Résidence / Une peau de louve

En création à Columban en septembre 2020

En septembre 2020 le Théâtre Coeur de Terre était en résidence à Columban pour Une peau de louve, une expérience théâtrale et sonore d’après un texte de Veronika Mabardi.

Une peau de louve est l’histoire d’une enfant qui voudrait tout vivre, tout goûter. Une enfant qui s’est tissé une peau de lumière avec les histoires qu’elle a lues, entendues, inventées. Le jour où elle quitte le grenier et ses jeux, revêtue de cette peau de lumière, tout bascule. Confrontée au désir des autres, elle assiste, seule, à l’usure de sa peau, dont chacun veut un morceau. Elle est une terre envahie. Ses souvenirs d’enfant l’invitent à s’enfoncer dans la forêt, une de ces forêts profondes, comme dans les contes, et dans laquelle une épreuve l’attend et la transformera.

Une création d’Edith Van Malder et du Théâtre Coeur de Terre / Texte, Veronika Mabardi / Avec Edith Van Malder et Adrian Diaz / Création sonore et musicale, Adrian Diaz / Création lumière et équipe technique, Jean-François Georis et Cristopher Sayago.

La transformation comme thème central

Comme l’art japonais du Kintsugi (= réparation avec l’or), la transformation de l’expérience humaine prend en compte notre passé, notre histoire et ses accidents, sans s’efforcer de cacher les réparations mais en tâchant, au contraire, de leur accorder de la valeur. Le potier ou le théoricien de la Résilience nous diront que la réparation n’existe pas. Suite à un traumatisme, et après avoir traversé les différentes étapes de réparation, ni la personne, ni la céramique, ne sont ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre.

L’histoire est celle de Muriel, une enfant libre, qui devient une adolescente savourant ses zones d’ombres et ses désirs. Elle sera chanteuse, acclamée, adorée, utilisée et finalement dénaturée. S’en suivra une nécéssaire rupture et un besoin de se reconstituer. Ce processus se vivra en se transformant, le temps nécéssaire, en louve. La crise que traverse Muriel est-elle une rupture, une déconstruction? Une évolution nécessaire ? L’étape douloureuse de son processus d’empowerment? Sa transformation en louve est l’occasion de se réapproprier son corps et sa pensée, de renforcer son pouvoir, d’acquérir de nouvelles caractéristiques et d’être ensuite capable d’agir sur le monde.

Le son, partenaire de jeu.

Forêt, louve, bruissements, frottement sur la peau, guitare électrique et traces humaines. Sans être illustratif, et cherchant le décalage, le son produit une inquiétante étrangeté qui mêle le familier et l’inhabituel. Tantôt envahissant, reconnaissable, ou à peine perçu par les sens sans toujours atteindre la conscience, le spectacle propose une exploration sonore multiple.